Emmanuelle, entrepreneure
Interview d’Emmanuelle, fondatrice et CEO de Dipongo, une appli qui propose des contes fantastiques interactifs pour éveiller la créativité des enfants.
Quel type d’élève étais-tu ?
J’étais une petite fille discrète et timide qui vivait dans sa bulle. Je me sentais différente des autres.
Si tu avais une baguette magique, comment t’en servirais-tu ?
Je l’utiliserai à 100% pour l’enfance ; pour que les enfants puissent grandir et s’épanouir dans les meilleures conditions possibles.
Si tu pouvais parler une heure avec le ministre de l’Éducation nationale, que lui dirais-tu ?
Je dirais au ministre qu’il n’y a pas que les hard skills pour bien grandir. Comme les anglo-saxons, on pourrait développer beaucoup plus les soft skills pour permettre aux enfants de progresser à tous les niveaux, et pas uniquement sur les savoirs fondamentaux. Les compétences comportementales, c’est aussi fondamental 😉 En tout cas, c’est complémentaire pour le développement de l’enfant (esprit d’équipe, leadership, entraide).
Qu’est-ce que la crise du Covid a changé pour l’éducation ?
L’Education nationale, et le monde de l’enseignement au sens large, ont tout à coup pris conscience du potentiel du digital. Le digital a désormais sa place pour aider les enseignants dans leurs pratiques pédagogiques.
Qu’est-ce qui doit encore changer dans l’éducation ?
On peut encore progresser dans la personnalisation de l’éducation et la prise en compte de la psychologie de l’enfant, c’est-à-dire personnaliser les approches en fonction du caractère de l’enfant. Moi, petite, j’étais très sensible et j’ai été peinée parce qu’on m’a mise dans une case. Cela a généré pendant des années une perte de confiance et un sentiment d’incompréhension. J’étais différente et je pensais mal faire les choses. Or la différence peut être une force. La posture du professeur est très importante dans les premières années pour aider l’élève à grandir et trouver sa place.
Tu travailles dans la EdTech. Est-ce que tu n’as jamais voulu toi-même être prof ? Si oui, pourquoi ne pas l’être devenu ?
Non… En vrai, je détestais l’école quand j’étais petite. Mais j’ai toujours été attirée par les enfants (j’ai passé mon BAFA, j’ai été Chef Scout). En créant Dipongo, je souhaitais apporter du ludique dans l’environnement scolaire. Je crois beaucoup à l’apprentissage par le jeu.
Quel est ton plus gros challenge en tant qu’entrepreneure ?
C’est de porter une équipe avec une vision qui change. Rester transparente et partager les valeurs de Dipongo aident beaucoup (bienveillance, créativité, valoriser la différence, entraide).
Des petites victoires dont tu es fière ?
La première victoire, c’est d’avoir créé de la valeur en France. Dipongo aujourd’hui, c’est 14 personnes hyper motivées. Et puis, on a remporté 2 belles récompenses en 2020 : un Award au Bett Show (2020) – Catégorie : contenu pour la petite enfance. Et un Award au CES (2020) – Catégorie : software/ nouvelles technologies d’usage